Service national universel : une opportunité pour redonner une ambition au Service civique !

Le point sur le projet actuel et la position d’Unis-Cité

Le projet de SNU voulu par le Président de la République est encore en réflexion. Mais les choses s’accélèrent. Un Secrétaire d’Etat, Gabriel Attal, vient de prendre en charge ce dossier, et s’appuie notamment sur le deuxième rapport du groupe de travail mis en place par l’Elysée. Quant au Président de la République, il devrait s’exprimer en janvier sur le sujet.


Quelles sont les premières orientations du projet de Service National Universel ? 


Il prévoit deux grandes phases :


1) une « phase de cohésion », obligatoire,  d'un mois maximum, vers 16 ans, comprenant une « intégration » de 10 à 15 jours maximum en hébergement collectif, et une « sensibilisation à l’engagement » de 15 jours ;


2) une phase d’engagement long, volontaire, avant 25 ans, d'une durée d’au minimum trois mois. Le Service Civique devrait être l’une des formes d’engagement proposées et valorisées dans le cadre de cette 2de phase.


 

Pour que le Service national universel puisse atteindre les objectifs affichés par le Président de la République : « créer une société de l’engagement », « donner à notre jeunesse la possibilité de se réunir autour d’un enjeu commun en abattant toutes les barrières sociales », la phase 2 d’engagement volontaire, suffisamment long pour être utile, est clé. C’est elle en effet qui permettra aux  jeunes de réellement « rendre service à la Nation », et de vivre l’expérience de l’engagement. Le Service Civique est aujourd’hui la forme d’engagement la plus développée (136 000 jeunes concernés en 2018), et surtout la plus facilement démultipliable (la demande des associations et services publics, comme des jeunes eux-mêmes, est très forte) : ayant fait la preuve de son efficacité et de son utilité il doit être au cœur de la phase 2 du futur SNU.


 

Pour Unis-Cité, comme pour  les associations et acteurs publics impliqués, ou les jeunes qui ont déjà connu le Service civique, le SNU devrait donc être l’occasion de donner au Service civique une grande ambition, quantitative comme qualitative. C’est une nécessité d’autant plus impérieuse que 67% des jeunes se déclarent intéressés par cet engagement, soit 500 000 jeunes chaque année, alors même que l’Etat ne finance actuellement qu’un peu plus de 135 000 places... Pour créer, comme annoncé, une société de l’engagement en permettant à tous nos jeunes de s’engager, il est indispensable de développer massivement le Service Civique : c’est à dire multiplier par trois, sur la durée du quinquennat, le nombre de missions financées par l’Etat, pour atteindre 350 000 à 400 000 jeunes mobilisés par an en 2022.


 

Le Service National Universel doit aussi être l’opportunité de renforcer le Service Civique en termes qualitatifs : améliorer son accessibilité pour tous les jeunes, même (et surtout) les plus éloignés de l’engagement, et favoriser la mixité sociale. Par exemple, en promouvant un maximum de « missions collectives », ou au moins « en binôme », qui permettent d’apprendre le travail d’équipe, tout en évitant l’écueil des emplois déguisés, et facilitent l’inclusion des jeunes les moins autonomes. Ou encore, en renforçant le nombre et la qualité des journées de formation civique et citoyenne (FCC) soutenues par l’Etat, afin qu’elles deviennent de véritables rassemblements de jeunes de toutes origines sociales et des temps de débats dans le parcours des jeunes.


 

Quant au temps obligatoire du SNU, Unis-Cité salue l’idée de mobiliser des volontaires du Service civique pour faire de ce court temps d’information, d’orientation et de découverte des différentes possibilités d’engagement, un moment vivant et interactif de transmission « de pair à pair ». A l’image, par exemple, de ce que font les « Diffuseurs de solidarité », mobilisés en Service civique par Unis-Cité pour proposer aux habitants les « défis solidaires » des associations de leur territoire. Unis-Cité reste en tout état de cause mobilisée, dans les semaines et mois à venir, pour veiller et contribuer à ce que le SNU représente une réforme utile pour les jeunes et pour notre pays, et qu’il porte une forte ambition pour le Service civique. Ayant clairement fait la preuve de son utilité sociale et étant aujourd’hui soutenu par toute notre société, le Service civique peut en effet se généraliser rapidement, en appui des objectifs structurants du projet de SNU qui sont les mêmes que les siens.

MENU
Right Menu Icon
Skip to content