Gabriel Attal, Secrétaire d’Etat à la Jeunesse : « Le Service civique tiendra une place centrale dans le plan de relance pour la Jeunesse »

« Il s’est imposé comme le dispositif qui permet aux jeunes d’être utiles à la société tout en acquérant de nouvelles compétences ».
  
Vous avez salué devant les parlementaires l’engagement des jeunes du Service Civique pendant la crise sanitaire. Qu’est-ce que cette crise nous a appris sur l’utilité du Service Civique aussi dans les moments difficiles ?
Au-delà des difficultés inédites que nous avons dû affronter, la crise sanitaire a aussi révélé des aspects lumineux : je pense tout particulièrement à cet élan solidaire qui, partout en France, s’est exprimé. Dans l’urgence et malgré un confinement strict, nous avons pu mobiliser et garantir la continuité des activités vitales pour notre société, comme l’aide alimentaire d’urgence ou le lien à distance avec les personnes isolées.
Les jeunes ont incarné cette force positive qui a émergé. Leur engagement a démontré que, dans les moments les plus durs, notre pays sait trouver des ressources pour se rassembler et s’entraider. Ils ont montré que la jeunesse a envie d’être utile. Plus de 40 % des 315 000 citoyens qui ont rejoint la plateforme jeveuxaider.gouv.fr ont moins de 30 ans.
Je pense aussi, évidemment, aux jeunes en Service Civique qui ont été aux avant-postes de ce besoin de lien social, au service des plus fragiles.
Lorsque le confinement a été décidé, 58 000 jeunes effectuaient une mission de Service civique ; et, étaient donc d’ores et déjà engagés pour l’intérêt général. Un tiers d’entre eux, engagés sur des missions sociales, ont poursuivi leur mission malgré le confinement. Les autres, dont la mission a été suspendue pour respecter les mesures de confinement, ont été redéployés pour venir en renfort des associations et services publics ayant des besoins.
Ce bilan positif rappelle, s’il en était besoin, l’importance du Service civique comme catalyseur d’engagement pour la jeunesse, et lui donne de nouvelles perspectives. La rapidité et l’ampleur de la mobilisation des jeunes en Service civique sont des atouts indéniables en temps de crise ; mais aussi en termes de résilience, si d’autres crises sanitaires, environnementales ou sociales survenaient.
 
Vous avez annoncé un Plan de relance pour la Jeunesse qui doit être dévoilé avant l’été. Quelle place sera accordée au Service Civique dans ce plan et qu’attendez-vous spécifiquement du Service Civique dans cette période critique pour les jeunes et notre société ?
Le plan de relance Jeunesse (NDLR : attendu dans les jours prochains) a pour objectif de placer les 700 000 jeunes qui arriveront sur le marché du travail en septembre aux avant-postes de la reconstruction du pays. Il s’agira d’un plan global, de la formation au travail, en passant évidemment par l’engagement. Muriel Pénicaud a déjà donné un signal fort sur notre ambition en dévoilant des mesures de soutien massif à l’apprentissage.
Le service civique tiendra une place centrale dans le plan de relance. Il s’est imposé comme le dispositif qui permet aux jeunes d’être utiles à la société tout en acquérant de nouvelles compétences. Et, l’étude diligentée par Unis-Cité démontre qu’1€ investi dans le service civique permet 1,92€ d’économies pour la société. Parmi les bénéfices mesurés : l’impact sur les jeunes (meilleure insertion professionnelle après et augmentation du pouvoir d’achat pendant), mais aussi l’impact sociétal des missions réalisées. Le Service civique permet de faire avancer des grandes causes, pour lesquelles les jeunes s’engagent - l’accompagnement des plus fragiles et des personnes âgées dépendantes, la lutte contre la pauvreté (soutien scolaire, enfants hospitalisés, accueil social inconditionnel, EHPAD, etc.), l’accompagnement de la transition écologique -, tout en leur permettant de développer de nouvelles compétences, de plus en plus reconnues et plébiscitées par les employeurs.
 
Au-delà de ce plan de relance, quelle ambition plus long terme avez-vous pour le Service Civique, notamment dans le cadre du projet de Service National Universel ? Unis-Cité, par exemple, plaide pour un objectif d’au moins 1 jeune sur 2 passe par un Service Civique à un moment de son parcours. Qu’en pensez-vous ?
Le Service civique, comme expérience d’engagement au service de l’intérêt général, de la citoyenneté, de l’inclusion et la cohésion sociale, s’inscrit en parfaite complémentarité avec le Service National Universel. Aussi, nous souhaitons mettre le SNU au service du développement.
Depuis 2017, le budget du Service civique n’a cessé d’augmenter et permet de toucher près de 150 000 jeunes en 2020. Fort d’un développement solide et continu, le Service civique s’est imposé comme un outil majeur au service de la société de l’engagement que le Président de la République appelle de ses vœux. Je ne sais pas si 1 jeune sur 2 souhaite effectuer un Service civique, mais je mesure ses bienfaits et plaide pour que chaque jeune qui le souhaite puisse en effectuer un ; et, donc, pour que son développement se poursuive et s’accentue dans les prochaines années.
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