Structures d’accueil : comment augmenter vos capacités d’accueil en respectant l’esprit et les spécificités du Service Civique ?

Auteur de l'article :
Blois

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Le Service Civique « propose à tous les jeunes de 16 à 25 ans, sans condition de diplôme, un cadre d’engagement dans lequel ils pourront mûrir, gagner en confiance en eux, en compétences, et prendre le temps de réfléchir à leur propre avenir [...].». C’est également « une étape de vie au cours de laquelle des jeunes de toutes origines sociales et culturelles vont se côtoyer ».
Accueillir un jeune en Service Civique, ce n’est pas accueillir un stagiaire, ni un emploi jeune. C’est en revanche proposer une mission d’intérêt général à un jeune souhaitant donner un temps de sa vie à la société, et lui apporter accompagnement, formations, expériences lui permettant de s’enrichir humainement et de renforcer sa vie citoyenne et professionnelle.
C’est pour cela que L’État a fixé un certain nombre d’orientations et de règles, voire de contraintes pour les structures d’accueil de jeunes en Service civique. Pour les connaître : se rendre sur le site du Service Civique ; et/ou contacter sur le terrain les équipes d’Unis-Cité Relais, dédiées à l’accompagnement des dirigeants associatifs et élus locaux souhaitant développer le Service civique - Unis-Cité a lancé cette activité en 2010 pour partager son expérience de précurseur et, en 2016, un numéro spécial de la Lettre d’Unis-Cité présentait ses recommandations pour la « généralisation » du Service civique, avec notamment des “conseils pratiques“ destinés aux structures d’accueil désirant se lancer.
Face à l’objectif ambitieux du gouvernement de doubler le nombre de missions de Service civique en 2020/21, l’heure est venue de ressortir ces conseils pratiques !
 

Les “8 étapes pour réussir un Service Civique utile...aux jeunes, à votre organisme, à la société“ :


1-Confirmez la pertinence, pour votre organisme, de mobiliser de(s) volontaire(s) du Service civique :
Les organismes voulant se lancer dans le Service civique, ou développer leur capacité d’accueil, doivent se préparer à intégrer dans leurs équipes des jeunes qui ne sont ni salariés, ni bénévoles, ni stagiaires, ni apprentis… Cet accueil « doit s’inscrire
dans le cadre du projet de l’organisme... », mais aussi d’un projet d’éducation et de mobilisation citoyenne des jeunes.
Le Guide administratif de l’ASC (09/2011) précise notamment : “En accueillant des volontaires, l’organisme s’engage dans une démarche différente de celle d’un employeur”...
Intégrer dans ses équipes des jeunes en Service civique peut être vertueux et utile, une fois vérifié qu’on a bien des missions d’intérêt général à confier à des personnes qui ne resteront que 8 mois en moyenne et que les moyens humains sont là pour les accompagner.
2- Clarifiez les enjeux + Priorisez-les : qu’attendez-vous de ce(s) jeune(s) ? Pourquoi prendre un “Service Civique“ plutôt qu’un stagiaire ?

  • Cherchez les Bonnes Raisons : Pour lancer un/des nouveau(x) projet(s) ; Pour améliorer le service rendu aux bénéficiaires / usagers ; Pour “remettre en selle” des jeunes ayant essuyé des échecs ; Pour participer à un grand mouvement en faveur de la citoyenneté et du vivre ensemble ; Pour sortir la structure de son train-train…

  • Éliminez les Mauvaises Raisons : Pour faire le travail d’un stagiaire en payant moins cher ; Pour obtenir des compétences qu’on ne peut pas s’offrir en embauchant un salarié…


Penser une mission en se disant « est-ce qu’un jeune sans qualification pourrait la réaliser ? » permet de s’assurer que c’est bien une “mission de Service civique accessible à tous“.
 
3- Réfléchissez à toutes les missions possibles, ce qu’elles apporteront à la collectivité et à votre structure, mais aussi aux jeunes :
Les 5 questions à se poser :
1) La mission est-elle une innovation par rapport aux actions de mon organisme ?
2) Qui en seront les bénéficiaires directs et répond-elle à un vrai besoin social ?
3) Est-elle motivante pour les jeunes, vont-ils se sentir utiles socialement ?
4) Peut-elle être réalisée par des jeunes équipés de leur seule motivation, sans diplôme ni expérience professionnelle ?
5) Vont-ils apprendre quelque chose en la réalisant, développer des savoir-faire et savoir-être ?
Sans cet exercice préalable, le risque est non seulement de ne pas respecter l’esprit de la loi, mais aussi d’aboutir à la démotivation des jeunes, voire à l’échec de la mission.
Pensez en grand ! Mieux vaut accueillir plusieurs jeunes volontaires qu’un jeune tout seul… A la fois pour optimiser les temps de formation et d’accompagnement, et parce qu’un collectif de jeunes est capable de soulever des montagnes ! Alors que le gouvernement a mis les moyens pour financer 100 000 places en plus, il ne faut pas hésiter à être ambitieux !
4- Débattez-en en interne + Validez la démarche au niveau de la gouvernance de votre structure (conseil municipal / départemental / régional, CA de l’association) : afin que, au-delà d’un simple soutien RH « fonctionnel », l’accueil des jeunes soit bien une volonté partagée de faire confiance à la jeunesse et de contribuer à la cohésion nationale en leur proposant des missions d’intérêt général.
5- Préparez l’accueil et l’accompagnement (le « tutorat ») des volontaires : qui (s’en occupera), quoi, comment, quelles formations sont-elles nécessaires... ?
L’expérience montre que, même “volontaires“, quel que soit leur niveau de formation les jeunes ont besoin d’être accompagnés pour mener à bien leur mission et y puiser des compétences et une expérience utiles pour leur avenir... Pour les jeunes sans qualification aucune, ou porteurs de handicap, un accompagnement renforcé peut s’avérer nécessaire. Tous les jeunes, en revanche, quelles que soient leurs propres difficultés, ont envie de se rendre utiles et la capacité de l’être si on leur fait confiance.
L’essentiel est d’identifier le « tuteur » qui sera leur interlocuteur au quotidien et les aidera à avancer et profiter au mieux de cette expérience. Il est essentiel que ce tuteur suive la formation officielle sur le Service civique et le tutorat.

Si votre structure passe par l’intermédiation d’Unis-Cité (ou d’une autre structure habilitée), les jeunes auront droit au « co-tutorat » par un référent Unis-Cité, et leur formation citoyenne et accompagnement post-service sera assuré par Unis-Cité.
6- Prévoyez la formation des jeunes, concernant la(les) mission(s) qui leur seront confiées mais aussi leur Formation civique et citoyenne imposée par la loi :
Préparation à la mission : elle peut être réalisée en interne (décider qui en est responsable) ou par un spécialiste externe si la mission demande des connaissances non présentes en interne.
Formation civique et citoyenne : 2 jours minimum + 1 jour de PSC1 sont imposés (“documents de cadrage” de l’ASC). Le mieux est de prévoir l’équivalent d’au moins 1 journée par mois dédiée, à parts égales, à cette formation et au soutien de chaque jeune dans la préparation de son projet « post Service civique » (projet d’avenir).
Des propositions externes existent si vous n’avez pas les ressources en interne pour assurer la formation civique et citoyenne, Unis-Cité peut vous accompagner.
De multiples occasions de formation citoyenne peuvent être mises à profit tout au long du service : enjeux de société liés à la mission en cours, fonction démocratique de l’organisme d’accueil, actualité politique, événements externes…
Des “journées“ thématiques peuvent être réalisées en partenariat avec différentes entités (municipalité, Conseil départemental / régional, syndicat, Mission locale, commissariat, etc.), notamment en vue de réconcilier les jeunes avec la vie démocratique et la vie politique.
7- Organisez leur recrutement dans le respect de l’« accessibilité à tous » du Service civique : nommez un(e) responsable, précisez le processus, décidez de quotas éventuels...
Le législateur l’a précisé (loi du 10/05/2010), le Service civique doit être accessible à tous les jeunes, diplômés ou pas, porteurs de handicap ou pas, résidant en QPV, en zone rurale, en centre ville ou en périphérie… Quelle stratégie adopter pour contribuer à cet objectif ?
Certains jeunes sont plus difficiles à atteindre car ils pensent que le Service Civique n’est pas pour eux : les très diplômés et les sans diplôme, notamment, mais aussi les jeunes en situation de handicap, les décrocheurs scolaires, ceux qui habitent des zones très enclavées, les jeunes au chômage depuis longtemps... L’objectif collectif est que les jeunes du Service civique reflètent la diversité des jeunes du pays et du territoire où ils vivent.
Prévoir un accompagnement renforcé pour les jeunes moins autonomes et les inclure dans une équipe (minimum un binôme) de plus aguerris. Des structures peuvent fournir un accompagnement spécialisé (Association des Paralysés de France, MLDS (mineurs décrocheurs), PJJ/SPIP (jeunes sous main de Justice), etc.
Bâtir un réseau solide de prescripteurs locaux diversifiés (Mission locale, pôle emploi, universités, clubs sportifs) ; faire appel à Unis-Cité Relais si besoin, qui peut aider à mobiliser des jeunes sur les missions proposées
8- Préparez dores et déjà l’évaluation de la/des mission(s) :
Petit questionnaire pour évaluer l’impact de l’expérience sur le(s) jeune(s), mais aussi l’efficacité/utilité sociale de leur action, les améliorations à envisager, etc.

  • < Mémo pratique >

  • POUR SE LANCER CONCRÈTEMENT DÈS DEMAIN… :


>  Se rapprocher des services compétents sur le terrain : DDCS, DRJSCS, “Pôles d’appui au développement du Service civique” ou KIOSC lorsqu’ils existent (voir site UC Relais)…

  • >  Pour aller plus vite, s’appuyer sur une structure spécialisée : des associations intermédiaires, comme Unis-Cité Relais proposent : portage administratif et juridique des jeunes, « co-tutorat » et prise en charge de la Formation civique et de l’Accompagnement à l’après-service, prévus par la loi, avec possibilité de reprendre la main, complètement ou partiellement, par la suite.


Exemple : la Ville de Grenoble a lancé le Service Civique sur son territoire avec Unis-Cité, avant de le porter de manière autonome.

 
A lire/consulter :
- Étude du CESE sur bilan et perspectives du Service Civique (mai 2017)
- La charte du SC associatif
 
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